Styl part à la conquête des jongleurs de stylos au CES2020 de Las Vegas grâce à Business France

Le 18 décembre j’ai tweeté :

J’ai abandonné l’idée de vous présenter 1 analyse (@Kchehck) individuelle des #startups de la #FrenchTech sélectionnées par (@businessfrance) pour le #CES2020. Trop de n’importe quoi ! La question pour mon prochain post : À quelles conditions une start-up devrait y participer ?

Il faut dire que le programme de l’évènement publié par Business France était vraiment décevant, ce que j’avais tweeté deux jours auparavant
 

J’ai essayé de parcourir le catalogue de #startups spécial #CES2020 de (@businessfrance) de… 68 pages. Je l’ai trouvé totalement illisible et ses nombreuses pages de pub n’arrangent rien ! [pdf] Bref, un véritable Bazar indigeste ! https://t.co/dliO5RGpQu?amp=1

Fabien Raynaud me répondait en étant sur la même longueur d’onde

Pas franchement vendeur, effectivement. Au hasard de ma navigation, je suis tombé sur la #startup STYL http://bit.ly/34qTlUP … Euh comment dire… #WTF

J’ai cliqué sur le lien mentionné et j’y ai découvert la start-up d’une jeune femme originaire de Tchèquie. Styl a été fondée à Paris en février 2015 par Barbara Sapik Morin et Mazen Dekhil. Elle propose Spinity, le premier stylo connecté qui vous permet de faire une gymnastique de la main. En parallèle, votre smartphone reconstitue en live vos exploits façon 3D grâce aux capteurs de mouvement intégrés au stylet magique.

Il est prévu une campagne de Crowdfunding sur Kickstarter fin janvier 2020. Styl fait partie des 19 jeunes pousses sélectionnées par Business France pour le compte de la French Tech

Pour moi, Styl est la caricature d’un florilège de start-up qui n’ont, ni modèle économique, ni validation du désir d’une communauté, ni prototype complètement fonctionnel prêt à être industrialisé.

Wikipedia nous informe

Le pen spinning ou jonglerie de stylo est une pratique qui consiste à manipuler un stylo avec ses doigts de manière esthétique – à l’origine de le faire tourner – d’où son nom anglais pen spinning. L’avantage de cette activité est qu’elle peut être pratiquée avec pour seul matériel un stylo (notamment des effaceurs) et à n’importe quel endroit, ce qui lui donne une certaine popularité. Pour une meilleure jonglerie, les pens spinneurs assemblent souvent plusieurs parties de stylo pour n’en faire qu’un – on appelle ceci un mod. Le stylo (ou mod) quitte rarement la main, hormis quelques lancers.

Elle est souvent pratiquée par les élèves du collège et du lycée et est parfois associée aux informaticiens comme le montre l’exemple de Boris Grishenko dans le film GoldenEye.

Une boîte de 12 stylos BIC est proposée sur amazon à 8,74 euros ou un montant unitaire de 0,72 euro. Nous sommes loin du prix du Spinity annoncé aux environs de 100 euros pendant la future campagne de financement participatif selon un article de L’Usine Digitale. Si vous voulez rajouter l’option selfie des effets de votre main manipulatrice, vous pouvez commander ce miroir rond sur pied chez GIFI à 5,90 euros. Coût total de l’équipement du pen spinneur narcissique, 6,62 euros, 15 fois moins cher que la mini baguette bourrée d’électronique aux capacités de miracles supposées d’Uri Geller

Je rejoins à 100% l’avis de Fabien exprimé dans un mél que je ne résiste pas à partager avec vous après lui avoir demandé bien sûr l’autorisation
 
Oui, j’avais été très “surpris” (on va dire) par l’inutilité (ou futilité) de ce stylo, qui soit disant va guérir tous nos maux. Je l’ai trouvé vraiment par hasard en feuilletant le catalogue de startups. Je crois que la punchline c’était “un stylo pour rester concentré”, ou quelque chose comme ça.
Dans la présentation officielle du produit, on a tous les mots qui comptent triple (cutting edge, recognition, augmented reality, etc.). Mais au fait ça sert à quoi ???…
 

Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Ce sera d’ailleurs la deuxième année consécutive que Smart Technology that You Love sera présente au CES

Cette pseudo aventure entrepreneuriale illustre tous les défauts de l’écosystème français décrits dans la première partie du livre Start-up, arrêtons la mascarade de Nicolas Menet et Benjamin Zimmer. Je viens d’en terminer la lecture complète qui constitue une grande source d’inspiration, soit dit en passant, pour l’évolution de l’offre Kchehck. Je vous recommande chaudement que vous demandiez au Père Noël de mettre l’ouvrage dans sa hotte.

J’ai surligné 10 Courts Extraits du texte qui expliquent parfaitement les problématiques rencontrées avec cette sélection Business France intégralement hors-sol ÀMHA.

Court Extrait #1 : Nous voulons rappeler que l’utilité, la vraie nouveauté, la désirabilité, la faisabilité et la crédibilité de ceux qui portent l’innovation sont des éléments clés pour bâtir un projet ayant un impact sociétal complet.

Court Extrait #2 : La conséquence – grave – à tous ces manquements est que des projets sont financés alors qu’ils n’apportent aucune valeur ajoutée et que d’autres ne le sont pas, souvent parce que le porteur de projet a fait une mauvaise présentation orale, alors que le projet offre une solution profitable qui répond réellement à un problème donné.

Court Extrait #3 : La vérité est que les acteurs des organisations ne savent pas forcément jauger de la pertinence d’un projet… La plupart du temps l’équipe des porteurs de projet est le critère principal de sélection.

Court Extrait #4 : En distribuant généreusement des subventions à de très
nombreux entrepreneurs et en les accompagnant sans les discriminer, les pouvoirs publics pratiquent un saupoudrage de crédits sans pour autant mesurer les potentialités de réussite des projets.

Court Extrait #5 : Les pouvoirs publics entretiennent à dessein une forme « d’égalité entrepreneuriale », alors même que chaque individu ne se vaut pas en termes de potentiel managérial. Cette absence de sélection à l’entrée entretient probablement en partie le fort taux d’échec actuel.

Court Extrait #6 : Au détriment de la recherche de client ou tout simplement du développement de la startup, la recherche d’aides est un travail à temps complet.

Court Extrait #7 : À l’instar des levées de fonds en cryptomonnaie, la valeur des startups est donc parfois totalement virtuelle. Il s’agit le plus souvent d’une valeur théorique, qui, au final, ne rapporte pas réellement d’argent.

Court Extrait #8 : Attirer des milliers de jeunes vers des formations entrepreneuriales ou des incubateurs, leur distribuer des subventions sans forcément veiller à la pérennité de leur projet est aussi une façon d’endiguer leur chômage de masse.

Court Extrait #9 : Vous faites la promotion d’une solution qui n’a pas encore fait ses preuves de faisabilité, de profitabilité, d’utilité et de désirabilité à de potentiels clients. C’est une erreur ! Après, les frustrations de vos potentiels clients vont se manifester et des opinions critiques à votre égard vont vous apporter de la mauvaise publicité.

Court Extrait #10 : Il faut savoir dire NON à des entrepreneurs qui ne méritent pas d’être financés car leurs projets ne créent pas de valeur, mais il faut aussi le pouvoir.

 

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