Quel est le point commun entre le chanteur d’origine corse Pierre Antoine Muraccioli, plus connu sous le nom d’Antoine, et l’entrepreneur breton Charles Cabillic ?
Une histoire à couper les cheveux ?
Nope!
Des talents partagés de chanteur ?
Peut-être si vous aviez assisté à la finale 2018 du West Web Festival.
Mais surtout…
nos deux artistes sont diplômés de Centrale, le premier en 1966 et le second en 1995, soit presque à 30 ans d’écart.
Leurs chemins respectifs illustrent bien l’éclectisme de l’École Centrale des Arts et Manufactures !
Charles Cabillic a fait partie de la Grande Tribu d’Arkéa entre 1999 et 2004 sans jamais vraiment la quitter. Son profil sur LinkedIn nous informe qu’il a piloté jusqu’en novembre 2004 les activités Banque en ligne du groupe Crédit Mutuel Arkea.
Depuis, c’est un successful entrepreneur, multirécidiviste, devenu en parallèle investisseur, notamment via sa holding personnelle W3. Il est également cofondateur du fonds d’investissement West Web Valley aux côtés de ses compères de la scène carhaisienne, Ronan Le Moal et Sébastien Le Corfec.
Auguste Detœuf, industriel et polytechnicien, a écrit au sujet des ingénieurs
dans son livre publié une première fois en 1937, Propos de O.L. Barenton Confiseur
Avant d’embaucher un Gadzarts, assurez vous-vous qu’il est intelligent, un Central, qu’il est modeste, un Polytechnicien qu’il a du bon sens.
Je rassure à titre posthume l’auteur, Charles Cabillic a déjà démontré à travers son parcours, qu’il réunit à lui tout seul les 3 rares qualités.
Il conjugue une passion pour l’économie collaborative, que se soit sur terre avec Allovoisins et Patatam ou dans le ciel…
En juin 2016, il créait Air Affaires, une plate-forme qui met en relation les propriétaires d’avions privés et des pilotes certifiés avec des dirigeants d’entreprises, afin de partager le coût de déplacements professionnels point à point. Olivier Bécot, le directeur général, est un copilote fidèle de Charles dès l’époque d’AC3.
La start-up profite de l’infrastructure particulièrement dense en France de 460 aérodromes souvent sous-utilisés.
Un tweet du 18 juin 2020 nous apprend que Air Affaires est renommée OpenFly, ce qui devrait lui faciliter son plan de vol afin de traverser sans se perdre en traductions, le triangle des Bermudes linguistique du ciel européen
Air Affaires devient @openfly_fr ! OpenFly a pour ambition de développer une aviation à la demande, responsable, flexible et accessible à tous. Découvrez http://openfly.fr !
Je vous propose d’examiner la start-up avec nos 3 critères de Kchehck.
Communauté (+)
Sur Twitter, OpenFly est suivie par 1 365 personnes et en suit elle-même 1 003, ce qui constitue un très bon business network.
Plus important quand on a une cible exclusivement professionnelle, sa page LinkedIn a 1 696 followers.
L’activité devrait dépasser le mur du son grâce aux conséquences de la double crise sanitaire et économique. Au-delà du gain de temps à l’enregistrement, cela évite les queues qui ne seront jamais optimales par rapport à la distanciation sociale.
Faisabilité (+)
Si la route aérienne que doit suivre OpenFly est étroite, elle est tout à fait légale. Le droit applicable est expliqué clairement sur la page coavionnage de droitaerien.com qui précise en conclusion
Règle #1 : Le coavionnage est autorisé et ne pose pas de difficulté particulière dès lors qu’il se limite au partage des frais directs (carburant, redevances de route et d’atterrissage, location de l’aéronef) et est effectué au moyen d’un aéronef « non complexe ».
Règle #2 : L’intervention de la plateforme internet ne modifie par la nature du vol à frais partagés…
Règle #3 : Il n’en reste pas moins que le vol à frais partagés reste fondé sur la « confiance » envers le pilote – dont il n’est pas évident d’apprécier les qualités par la voie du virtuel.
Le pedigree des 2 copilotes de la plate-forme, Charles et Olivier, revêt donc une importance vitale. Leurs 2 C.V.‘s inspirent toute la confiance nécessaire pour faire appel aux services de OpenFly !
Si vous suivez comme moi le fil Twitter de Charles Cabillic, vous verrez qu’il assure une veille technologique détaillée sur l’évolution des avions électriques et particulièrement de leurs batteries ainsi que sur les futurs appareils sans pilote.
Sa lecture me fait dire que c’est aussi un bâtisseur visionnaire et pragmatique, ayant du flair dans les affaires…
Modèle Économique (+)
Le prix donné en exemple sur OpenFly d’un Brest-Bilbao A-R en Piper JetProp sur la base de 4 passagers est de 545 euros par personne. La durée du vol sera de 1h27.
Un tel voyage est impossible avec Air France, sans parler d’un prix du billet individuel A-R de 798 euros en classe business dans le meilleur des cas et le temps d’un aller simple pouvant atteindre les 10 heures, correspondance incluse…
Afin de pouvoir bénéficier de tous les avantages de OpenFly vous devrez faire partie de son offre premium au prix de 950 euros ht les 6 premiers mois puis 1 990 euros ht pour une année complète.
Choisir l’option d’un avion personnel peut faire toute la différence dans le succès de votre entreprise. Cet extrait du livre Sous les arches de McDonald’s de John F. Love et plus précisément de sa page 87, montre comment ce choix a été instrumental dans le déploiement de la chaîne de restauration rapide
En plus de ses aptitudes personnelles, Conley est détenteur d’un permis de pilote, atout qui s’avère inestimable pour McDonald’s. Pilote de bombardier pendant la Deuxième Guerre mondiale, il devient le pilote attitré de l’entreprise, transportant les gestionnaires aux quatre coins du pays dans son monomoteur Cessna 195. À première vue, ce détail peut paraître anodin, mais ce moyen de transport permet à Kroc et à Sonneborn de voyager à peu de frais et de prendre une sérieuse avance sur leurs concurrents pour ce qui a trait au choix des emplacements et à la négociation du financement. Grâce à ce moyen de locomotion, Fred Turner peut mettre sur pied une équipe “volante” de consultants qui formeront les nouveaux franchisés, les aideront à établir des relations harmonieuses avec les fournisseurs locaux et superviseront par la suite l’ensemble des établissements.
Au niveau concurrence, il y a Berlaric SAS plus connue sous le nom commercial de Wingly. Elle a été créée par deux jeunes polytechniciens Émeric de Waziers et Bertrand Joab-Cornu.
ÀMHA, ils viennent d’opérer un looping dangereux en passant d’une cible familiale et touristique à celle du monde des affaires. Ce n’est pas la même chose et ce n’est pas qu’une question de classe !
Wingly a levé 3 millions d’euros en 2020 et OpenFly, 2,1 millions en 2018.
Dans ce tournoi aérien, nous devrions assister à un match entre Polytechnique et Centrale.
Je ne serais pas surpris qu’un jour OpenFly rachète la start-up des 2 puceaux de Wingly, question de nombre d’heures de vol au compteur dans le pilotage de start-up !
Je confirme que OpenFly rejoint après Oxyledger, Steeple, EcoTree, monemprunt.com, Zéro-Gâchis, Klaxoon et Ouiboss, le club des 8 bretonnes qui ont obtenu la note maximale Ka+ cet été. Elle est valide ici jusqu’au 23 février 2021.