L’IA ou Intelligence Artificielle fait partie de ces buzzwords que l’on retrouve de plus en plus dans les présentations de start-up sur les plateformes d’Equity Crowdfunding. Sa mention est censée faciliter leurs levées de fonds de plusieurs millions d’euros auprès de Foules Participatives plus ou moins insuffisamment informées sur le sujet. Je vous ai déjà dit “tout le mal” que je pensais de Fred de la Compta sur Anaxago ou de Plum Fintech Ltd sur Seedrs.
Dans les deux cas, nous sommes face à une volonté forcément inachevée, notamment faute de moyens, pour réussir la substitution complète de l’homme (ou de la femme) par la machine. Peu importe qu’il soit comptable malgache ou qu’elle soit conseillère britannique en gestion d‘épargne…
En attendant, cette pseudo logique médiatisée à l’excès, de notre remplacement programmé et soi-disant inévitable, participe à la création d’une nouvelle forme d’anxiété individuelle chez nos concitoyens. Elle est alimentée par de nouveaux prophètes (ici de malheurs), souvent autoproclamés, à l’image de l’exilé fiscal “franco-belge” Laurent Alexandre.
Jouer sur cette peur typique du XXIème siècle, fait aussi partie d’un des nouveaux projets de James Cameron, pour continuer à exploiter sur grands écrans, la vieille franchise hollywoodienne Terminator, née il y a quand même 33 ans. Le magazine The Hollywood Reporter du 27 septembre 2017 lui a consacré une interview que vous pouvez retrouver en intégralité sur leur site web. On y apprend ainsi que le 26 juillet 2019, un premier opus d’une nouvelle trilogie, devrait sortir dans les salles obscures américaines où une Intelligence Artificielle Générale, plus fantasmée que réalisable d’ailleurs à court ou à moyen terme, aurait tout simplement déclaré la guerre aux humains. Bref, méfiez vous des chatbots, surtout si ils pilotent des drones, d’après James ! 😉
Pourtant Ginni Rometty, CEO d’IBM dans une interview consacrée en grande partie à l’Intelligence Artificielle de Watson et réalisée le 13 septembre 2017 avec Bloomberg Businessweek, nous l’assure :
We aren’t out here to destroy man.
Sur un plan strictement business, IBM préfère parler d’Intelligence Augmentée ou d’Informatique Cognitive que d‘Intelligence Artificielle. Il ne s’agit plus alors de nous remplacer mais plus raisonnablement de nous aider à prendre de meilleures décisions sans être noyés sous le flot grandissant de données qui ont de plus en plus tendance à nous envahir. La patronne d’IBM y voit là une opportunité évaluée à 2 milliards de dollars.
Elle souligne qu’il est important dans un environnement professionnel, d’être transparent sur les personnes qui ont transmis leurs connaissances à l’IA, sur la nature des données transférées et sur le fonctionnement des algorithmes utilisés. Il s’agit de donner au client toutes les réponses possibles en les contextualisant au maximum.
Plus signifiant pour ce qui nous concerne sur ce blog, Ginni Rometty reconnait la propriété intellectuelle des experts sur les algorithmes nourris avec leurs propres données. IBM positionne clairement Watson comme une plateforme dédiée à l’Informatique Cognitive.
Grâce à Watson, vous verrez pourquoi 2019 ne sera pas comme 2019 !
Il reste donc à créer toutes les applications verticales et c’est là que les start-up, ont à mon humble avis, une vraie valeur ajoutée en nouant des partenariats sur le plan mondial avec IBM Watson. Il est donc inutile de vouloir chercher en vain à réinventer, comme le feraient encore Fred de la Compta et Plum Fintech limited, une Intelligence Artificielle, qui de toute façon sera hors de leur portée, en termes aussi bien humains que financiers, face aux IBM, Microsoft et GAFA… sans oublier leurs homologues asiatiques : Baidu, Alibaba, Tancent et Xiaomi !