J’étais un bateau gigantesque.
J’emportais des milliers d’amants.
J’étais la France. Qu’est-ce qu’il en reste ?
Un corps-mort pour des cormorans.
(Michel Sardou – Ne m’appeler plus jamais France – 1975)
Plus de 40 ans après, la chanson de Michel Sardou sonne plus que jamais, aussi juste… que prémonitoire. Le mercredi 26 septembre 2018, la pointe avant du paquebot France baptisé en mai 1960, a été inauguré telle une pale copie d’une œuvre d’art, à l’entrée du port de la ville du Havre, comme nous le relate le site Web de France-Soir. Quel pied de nez à notre destin national ! 😉
Allez, je referme cette parenthèse douloureuse pour notre amour propre. Inutile donc de remuer le couteau dans la plaie, surtout qu’elle ne s’est jamais totalement refermée… Les rechutes ont depuis été si nombreuses que l’on finirait par s’y habituer.
Je voudrais vous parler aujourd’hui de Devialet, concepteur et inventeur national de matériel hi-fi “de luxe”, qui a annoncé la sortie des Phantom Reactor 600 (watts) et 900 (watts). C’est son deuxième modèle de haut-parleur connecté, après le Phantom Premier qui se décline en Classic, Silver, Gold et Gold Phantom Opera de Paris. Il faudra patiemment attendre 2019 pour que le Phantom Reactor puisse être utilisé par deux, afin de produire un son stéréo…
Les prix sont respectivement de 990 euros, 1 290 euros, 1 490 euros, 1 990 euros, 2 590 euros et 2 890 euros. Devialet reste très discrète sur le nombre d’enceintes vendues mais les audiophiles qui peuvent claquer jusqu’à 3 000 euros pour un son mono, ne doivent pas être très nombreux, quelques milliers dans le monde tout au plus…
Alors que le Président de la République française Emmanuel Macron a une nouvelle fois insisté le 9 octobre 2018 à Station F, sur la nécessité pour la France d’avoir davantage de scale-up, il m’a paru intéressant d’examiner de plus près, Devialet, détentrice du fameux Pass French Tech afin de lui faciliter l’ouverture des portes du paradis supposé des start-up où les licornes sont censées naître.
Devialet me semble être surtout le symbole du mal français représenté par ce coq bleu de la French Fab, tout dressé sur ses ergots, mais s’accommodant trop facilement de les avoir aussi dans la merde.
Je ne reviendrai pas davantage sur tout le mal que je pense de ce symbole du coq, partageant totalement l’opinion de Napoléon à son sujet, qui lui avait préféré l’aigle, question d’ambitions, je suppose.
Souhaitons pour Devialet, que tout cela ne se termine pas à l’image du paquebot France, cette fois, sous la forme d’objets devenus silencieux et inanimés dans un musée… Mais je vais un peu trop vite, revenons en arrière et espérons que Franck Lebouchard, le nouveau patron de Devialet puisse lire ce post. Il y trouvera peut-être inspiration afin d’éviter un nouveau naufrage à cale sèche.
Devialet a été fondée en 2007 par un consultant Quentin Sannié, deux ingénieurs Pierre-Emmanuel Calmel et Mathias Moronvalle, ainsi qu’un designer, Emmanuel Nardin.
Jusqu’à présent, elle n’a manqué ni d’argent, ni d’administrateurs expérimentés, ayant reçu un total de 161,2 millions de dollars d’après Crunchbase de la part dans le désordre, d’industriels, d’entrepreneurs, d’une banque publique et de VC’s : Bernard Arnault, Jean-Antoine Granjon (vente-privee.com), Xavier Niel, Marc Simoncini (Meetic), Korelya Capital, Renault, BPI France, Roc Nation et Foxconn.
Devialet reste à ce jour ÀMHA, une marque d’ingénieurs, qui souffle l’arrogance et la prétention dans chacune de ses prises de paroles sur les réseaux sociaux, frôlant parfois le ridicule…
Did you hear that?
Looks like someone’s waking up.
Something unreasonable is coming.
Launch imminent. Stand by for signs of life.
Phantom Reactor est prêt.
Mesurez vous à l’impact physique du son.
Tremblez.
By stretching size and performance beyond the recommended limits, our engineers have brought to life the first ultra-compact home speaker capable of delivering high fidelity and raw emotion from 18Hz to 21kHz – even at 900W and 98 dB. Unreasonable sound.
You won’t know how to explain it.
And you definitely won’t want to fight it.
Pure. Addictive. Irrational.
Your ears. Your eyes. Your limits.
Get ready to question everything.
Bref, pour paraphraser la formule de la bande-annonce d’un célèbre feuilleton américain, Vous savez la différence entre Dieu et Devialet ? Dieu ne prétend pas reconstituer un orchestre dans votre salon… 😉
Et pourtant il y aurait de quoi être un peu plus modeste, quand on creuse dans les basses(ses) de la dure réalité de leurs clients. Devialet n’est pas toujours à la hauteur de ses promesses. Elle devra redescendre sur terre et apprendre à écouter à son tour, sans distorsion, en retenant son souffle si nécessaire, ce que les Foules Sentimentales lui susurrent à l’oreille depuis déjà de longs mois.
Je veux partager avec vous un extrait d’un article de Que Choisir qui donne le la.
Non, la Devialet Phantom n’est pas « la meilleure enceinte sans fil au monde », comme l’autoproclame son concepteur Devialet sur son site Internet. Les 102 brevets dont s’enorgueillit la société n’y changent rien, pas plus que le « procédé absolument révolutionnaire et radicalement supérieur » mis en œuvre pour émettre le son. Pour vanter la qualité de son enceinte, Devialet fait preuve d’un talent certain.
Je vous livre deux extraits de ce que publient des clients sur Amazon US en 2018
Randy (le 24 janvier)
Simply put, Phantom is way overrated and does not worth the price tag. A Sony/Bose sound bar for about $1000 will provide better sound for your home theater, video games, music and weekend dancing party. For $3000, you can build a 7.2 channels surround sound system that will blow away Phantom.
newt (le 1er juin)
So expensive for such an unreliable speaker. Support is difficult, servicing is even more difficult. At these prices there should be full support and easy service for the buyer’s lifetime. Of course that wouldn’t be necessary if the product was good and reliable, but since it is not….
Bottom line is just don’t buy this – you can get so much more for less of your money.
Et ce commentaire laissé sur leur page Facebook par Björn Müsing où nous découvrons une Devialet plus préoccupée des apparences associées à la sortie d’un nouveau modèle, que de régler les problèmes de fond de ses logiciels…
Dear Devialet, i´m kinda angry about your business decisions. Instead of bringing a new device with a new app, you should bring us phantom owners what you promised a long time before. I love my golds, but your software is totally obsolete. Thinks like upnp is still in beta stadium for a long time. bridge is crashing often.. the list is long. Take care of your customers and their voice. my trust in devialet is gone..
Même type d’avis en plus court et moins énervé de Michael Frawley
Great addition to the Phantom family but alas it will not hit its full potential until Spark is updated or replaced with something more reliable and easier to use
Devialet avait été référencée en 2015 dans les boutiques Apple mais l’accord a été écourté depuis. Physiquement Devialet pourrait lui ressembler mais nous en sommes très éloignés par l’esprit.
Elle aurait bien besoin d’un partenariat avec Maître Gims pour éviter le crash fatal
Elle devrait quitter, même avec regrets, les ors et dorures de l’Opéra Garnier et commencer à fréquenter en lieu et place, le Festival des Vieilles Charrues, par exemple. C’est le prix à payer si elle veut effectivement conquérir le grand public. Je dis ça, Je dis rien ! 😉
Quand Apple a racheté les casques haut de gamme Beats Electronics en 2014 pour 3 milliards de dollars, elle n’a pas oublié pour autant, de s’adjoindre les services du rappeur/cofondateur Dr Dre. Si Devialet veut avoir une chance de vendre conformément à son objectif déclaré, des centaines de milliers d’exemplaires de ses nouvelles baffles Phantom Reactor, elle pourrait se rapprocher à son tour de Maître Gims, ambassadeur réel et véritable, même si officieux, de la Francophonie, avec plus de 5 millions d’albums vendus à travers le monde. Le rappeur d’origine congolaise leur apprendrait comment susciter des émotions acoustiques et populaires, auprès des cœurs de toutes les générations.
Je laisse les mots de la fin à Éric Salorbir, président de OPTIC Technology dans ce tweet de Bordeaux FinTech
La technologie nous est présentée par ceux qui la créent comme un totem, cette approche nous fait perdre le lead sur la #technologie. @frEricOP à #BxFinTech
Monsieur Nizon,
Votre article écrit non sans arrogance est-il vraiment à la hauteur de votre image ? C’est à dire un homme qui n’est jamais satisfait, qui aime bien la critique facile avec des phrases bien écrites pour montrer un talent d’un blogueur hors-pair ?
Ecrire avec autant d’insuffisance (pour rester aimable) est vraiment votre cœur de métier ?
Monsieur Mansellmann,
Mon cœur de métier est de faire des Analyses de start-up qui sont publiées sur kchehck.com. Sur les 26 start-up dernièrement analysées, 4 ont obtenu la note maximum de Ka+ comme quoi, il est faux d’écrire “un homme qui n’est jamais satisfait”. J’aimerais que vous soyez plus précis en donnant des exemples sur l’article que vous mentionnez. Vous perdrez peut-être en ironie mais certainement pas en crédibilité de vos assertions… Merci tout de même d’avoir pris le temps de me lire. Je ne cherche pas à plaire à tout le monde !