My 2 cents sur les 8 finalistes de la Coupe de France de la French Tech au West Web Festival

You can’t connect the dots looking forward; you can only connect them looking backwards. So you have to trust that the dots will somehow connect in your future. You have to trust in something – your gut, destiny, life, karma, whatever. (Steve Jobs – Stanford Commencement Speech – Juin 2005)

La Coupe de France de la French Tech aura lieu pendant le West Web Festival intégré au Festival des Vieilles Charrues de Carhaix. Des start-up battles y seront organisées les 19 et 20 juillet 2018 à l’occasion des 1/4, 1/2 et finale jusqu’à la désignation d’un seul vainqueur.

Le site Web de l’organisatrice de l’évènement, la West Web Valley, nous renseigne sur l’organisation de ces pitchs interactifs :

Deux startups sont appelées sur scène (ou sur le ring) et s’affrontent verbalement durant 5 à 8 minutes. Un arbitre est présent sur scène pour distribuer des points à titre indicatif.

En attendant, les 8 finalistes prêts à s’affronter en battles sont les fondateurs de :

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Le gagnant officiel sera désigné par un jury le 20 juillet, constitué de représentants européens de poids lourds de l’économie numérique et qui auront fait le déplacement jusqu’au Centre-Bretagne. The Winner remportera un déjeuner avec Mounir Majhoubi, secrétaire d’État au numérique et bénéficiera d’un pèlerinage organisé, au cœur de la Silicon Valley à Palo Alto depuis San Francisco, d’une durée d’une semaine.

Pour celles et ceux qui ne seront pas présents physiquement, ces 2 jours seront retransmis en direct sur la page Facebook de la West Web Valley, par l’excellente équipe audiovisuelle de An Tour Tan.

Je vous propose sans plus tarder, de manière totalement off, ma mini analyse de chacune des 8 start-up qui seront présentes, basée et notée sur les 3 critères de notre fiche d’analyse kchehck, à savoir la désirabilité, la faisabilité et le modèle économique.

Je vous présente ces entreprises dans l’ordre alphabétique en vous laissant le soin to connect the dots

Bythewave : Kc+

Bythewave Technologies est une société par actions simplifiée créée le 11 janvier 2017 à Moliets (40) au capital de 1 260 euros par un gadzart lui-même surfeur, Kevin Lestrade. Kevin a mis au point un objet connecté très, voir trop hossegorien, le Wavecatcher, qui permet au surfeur débutant, de savoir à quel moment il faut se lever en fonction des vagues, tout en devant maintenir son regard sur les changements de couleurs lumineux du boitier fixé sur sa planche.

Je partage l’avis de Luffy Alias Edouard qui a commenté cet article publié le 5 décembre 2016 :

Déjà qu’on a du mal à expliquer aux débutants (et aux confirmés!) les règles de priorité et comment surfer en sécurité, si en plus ils fixent du regard un boitier sur leur nose, on est pas dans la merde ! Et puis les débutants qui apprennent avec les boitiers vont devoir réapprendre une deuxième fois quand ils seront sans leur boitier et qu’ils ne sentiront pas le bon moment pour partir. Un objet ma foi bien inutile !

J’ai remarqué surtout l’existence d’un concurrent américain, Trace, au produit plus abouti et ouvert en terme de fonctionnalités : 9 Sensors • GPS • Waterproof • Shockproof • Auto-Edits GoPro

CaptainVet : Kb+

CaptainVet est une société par actions simplifiée créée le 11 mai 2018 au capital de 42 700 euros immatriculée à Nantes et ayant son siège social à Brest. On y trouve un trio de cofondateurs expérimentés : Nicolas Charbonneau, André Cloarec et Julien Cavarec.

CaptainVet propose la prise de rendez-vous gratuite en ligne avec un vétérinaire pour soigner votre animal domestique.

Le succès de Doctolib qui fournit un service en ligne de prise de rendez-vous mettant en relation des patients et des professionnels de la santé a créé de nombreuses vocations, véritables copycats visibles à l’œil nu sur la première page de Google, à destination du monde des vétérinaires :

Pilepoils.vet, vetolib.vet, vetclic.fr, monrendezvousveto.fr, vetoson.com, vetoconsult.com,…

ÀMHA, tout se jouera sur la taille du porte-monnaie des actionnaires et la capacité pour un de ses acteurs de racheter ses concurrents au modèle économique indifférencié et indifférenciable ou alors de pivoter en lançant le Comme j’aime des aliments pour chiens et chats…😉

Dans un Océan Rouge tel que défini au départ à l’intérieur du Boston Consulting Group, seuls les requins peuvent prospérer !  À suivre ou à aller méditer devant les aquariums géants d’Océanopolis pour les fondateurs de CaptainVet…😉

Kriptown : Kd

Kriptown est une société par actions simplifiée créée le 19 mars 2018 par Mark Kepeneghian. Le site internet est juste une explication d’un concept très discutable où vous investissez vos euros durement gagnés dans une start-up qui vous est présentée après un long process de validation, pour obtenir en échange des tokens échangeables contre une autre start-up, sans jamais curieusement que vous en soyez actionnaire… La seule bourse d’échange de start-up que je connaisse, est celle de la plate-forme d’Equity Crowdfunding britannique Seedrs, mais les choses sont plus claires, l’échange ne peut avoir lieu qu’entre actionnaires.

Pas de prototype, pas de communauté, pas de modèle économique mais juste une utilisation opportuniste de tous les buzz words du moment pour essayer de faire prendre la mayonnaise : blockchain, whitepaper, ICO, tokens,… Tout cela afin d’appâter le chaland qui pourra juste pour l’instant laisser ses coordonnées sur leur site web.

Phonétiquement, la première syllabe de Kriptown me fait penser au krypton, cet élément chimique d’un gaz inodore et incolore…

Kyklos : Kd

Kyklos a été créée par deux jeunes étudiants d’écoles de commerce, Basile Ferrante et Remy Bompar. L’objectif de leur projet est de mettre en relation des joueurs de jeux video pour leur permettre de gagner en équipe. J’ai écrit projet car je n’ai trouvé aucune trace de leur pseudo société, du moins en France. Ils ont investi dans un site internet pensant que malgré tout, l’habit doit pouvoir faire (un peu) le moine dans le monde virtuel des jeux vidéo.

Dans tous les cas, faute d’être des moines, ce sont certainement des adeptes du Fake it until you make it. Le site décrit une application Android et Iphone comme si elle existait, copies d’écran à l’appui. Je n’en ai trouvé aucune trace dans les différents app stores. Alors, est-ce juste du vaporware ?

Personnellement, je ne suis pas fan de ces méthodes, car la base du commerce, c’est la confiance et là, c’est pas gagné. J’espère donc qu’ils trouveront le million d’euros recherché, ce qui leur permettra to make it!

Ce sont des rois du pitch certainement pour être arrivés jusqu’en quart de finale et de toute façon mon analyse n’a rien de définitive. La note attribuée n’est valable que 6 mois alors rendez-vous en 2019 pour je l’espère, réactualiser la note qui ne peut, loi de la physique oblige, que remonter.

Miraxess : Kd

J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de Miraxess à l’occasion des 25 start-up sélectionnées par Business France dans le cadre de la French Tech, afin de participer au CES de Las Vegas en janvier dernier :

Miraxess est une société par actions simplifiée à Fleurieu-sur-Saône, dans le département du Rhône, au capital de seulement 31000 euros, créée le 3 novembre 2015 par Yanis Anteur, qui exerce les fonctions de président.

La start-up a créé une station d’accueil, The Mirabook, afin de transformer votre mobile Android en véritable ordinateur portable, lors de vos déplacements et de vous donner ainsi le confort visuel d’un écran 13 pouces.

Malgré une campagne de Crowdfunding sur Indiegogo qui lui a rapporté à ce jour 141 903 dollars, Miraxess ne fait que repousser la date de livraison du “Mirage Book” : décembre 2017, puis mai 2018, puis juillet 2018 et maintenant octobre 2018…

Les contributeurs font preuve de beaucoup de patience, sans doute atteints pour la plupart, de ce que j’avais appelé le 7 janvier 2016, le nouveau syndrome de Helsinki après les déboires de la tablette Jolla à la suite aussi d’une campagne de Crowdfunding.

J’aurais envie de plagier la conclusion que j’avais faite à l’époque de ce qui s’était terminé par un fiasco :

Combien de temps durera la manifestation du nouveau syndrome de Helsinki chez les contributeurs du Mirabook ? Auront-ils tous reçu leurs portables en 2018 ?

Dans une actualité datée du 13 juillet 2018 publiée sur Indiegogo, dans un instant de lucidité, Miraxess avoue :

Frustration because everything would go a lot faster if we had 10 million dollars

Mais je doute que des investisseurs soient prêts à leur apporter une telle somme alors que des chromebooks avec une puissance informatique supérieure, peuvent coûter deux fois moins chers…

Obvy : Kc

Obvy est une société par actions simplifiée à associé unique créée le 5 juillet 2017 par Charles-Henri Gougerot-Duvoisin. Elle a développé un moyen de paiement mobile spécialisé pour les sites de petites annonces afin de protéger les acheteurs contre tout type d’arnaques. Sa solution à base de QR Code me fait penser à celle de Alipay, la communauté d’acheteurs et de vendeurs en moins, bien sûr.

La start-up promet un bouton paiement qui serait installé sur une quinzaine de  plate-formes de petites annonces mais je doute que cela soit suffisant, en l’absence d’une communauté d’utilisateurs qui ne se créera pas en espérant qu’ils appuient spontanément sur un bouton, même si il était présent, sur le site du numéro 1, leboncoin

La page Facebook de Obvy n’est suivi que par 815 personnes et en attendant Obvy reste un OVNI dans la multitude de start-up ayant développé un moyen de paiement concurrent.

Je renvoie son fondateur à la lecture du livre The Paypal Wars qui explique très bien les stratagèmes utilisés par Paypal pour devenir le standard des paiements sur Ebay… C’est plus compliqué que l’affaire d’un simple bouton…

Steeple : Ka+

Steeple est une société par actions simplifiée créée à Landerneau (29) le 23 février 2015 au capital de 10 000 euros par un spécialiste du marketing, Jean-Baptiste de Bel Air.

La promesse de la start-up est simple et je dirais même lumineuse, Steeple digitalise le tableau d’affichage de votre entreprise et le rend accessible de partout à tout moment.

Elle compte déjà un nombre important de références clients si on prend le temps de regarder le bas de la page d’accueil de leur site web.

Le modèle économique est basé sur l’abonnement mensuel en fonction du nombre de salariés. Leur page Facebook est suivie par 2 527 personnes et leur compte Twitter par 3 157 abonnés.

Alors Jean-Baptiste, prêt à vendre votre tableau d’affichage au nouveau siège social d‘Apple de Cupertino ? Après tout c’est juste à 16 kilomètres de Palo Alto…😉

TrainMe : Ka+

La start-up TrainMe a été créée le 5 juin 2015 à Saint Mande (94) par Gatien Letartre et Anatole Saby. C’est une plate-forme vous permettant de prendre et de donner des cours de sport. Elle compte 5 811 followers sur sa page Facebook, a réalisé un chiffre d’affaires de 119 900 euros en 2016 et a donc un modèle économique éprouvé.

And the Winner is… Captain Vet. (Nom du gagnant mis à jour le vendredi 20 juillet à 17h30)


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My 2 cents sur les 8 finalistes de la Coupe de France de la French Tech au West Web Festival

3 réflexions au sujet de « My 2 cents sur les 8 finalistes de la Coupe de France de la French Tech au West Web Festival »

  1. François dit :

    Vos analyses sont toujours aussi pertinentes,mais toujours un poil désespérantes.Décidément rien ne surnage entre les gadgets et les fausses promesses.Le crowdfunding va t il mourir ou existe t il vraiment des pépites ? J”en doute de plus en plus.

  2. François dit :

    Bonsoir Michel Les débuts de love box sont assez encourageants.Le mot pépite me parait désormais ridicule sauf si l’on se rappelle que ce sont les fournisseurs de pioches, de tamis etc… qui ont fait fortune pendant la ruée vers l’or.Pour l’instant ce sont donc les incubateurs les consultants les intermédiaires qui sont contents.
    Cordialement.

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