Souviens-toi de ces instants précieux
Qui ont rendu ton cœur si joyeux
(La Positive Attitude – Lorie – 2004)
Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du numérique a publié ce tweet hier matin, samedi 7 juillet 2018 :
🚄 ⚓️Lundi, direction Aix et Marseille, je m’installe avec mon cabinet à @thecampProvence pour 2 jours de rencontres ! On se parlera innovation du service public, accélération des startups FrenchTech, lutte contre l’illectronisme et cyber défense.
Je lui ai répondu spontanément toujours via Twitter :
Monsieur le ministre, donnons un objectif de qualité et non plus quantitatif à la French Tech pour sélectionner les start-up qui participent au CES et autres manifestations internationales. C’est urgent pour la crédibilité du label. Cordialement.
Cette pensée que j’exprimais publiquement, venait à nouveau de me traverser l’esprit, en préparant ce nouveau post. Il faut dire que je terminais de relire très très rapidement mes 25 speed analysis écrites en 25 jours d’affilée sur les 25 start-up sélectionnées par Business France pour représenter la French Tech au CES 2018.
Je reviendrai plus en détails d’ici quelques mois sur le bilan post CES de chacune de ces soi-disant pépites de la French Tech comme l’avait suggéré Fabien Raynaud, en commentaire de mon analyse de la 25ème, le 10 janvier 2018 :
Merci Michel pour ces 25 épisodes que j’ai suivi avec assiduité.
Le score est effectivement sans appel ! La quantité a prévalué sur la qualité.
Pour la fin 2018, ce serait aussi intéressant de faire une petite mise à jour de l’état de santé de ces 25 startups. (Les caractères en gras sont de mon seul fait)
Rapidement, faisons déjà un micro point sur deux d’entre elles : CamToy et My Brain Technologies. Pourquoi les ai-je choisies afin d’illustrer mes propos aujourd’hui ? Le patron de chacune des deux entreprises avait particulièrement pris de haut, l’analyse les concernant, que ce soit sous la forme d’un commentaire publié sous le post ou d’un court échange de messages privés sur LinkedIn.
La première s’était engagé à livrer ses contributeurs Indiegogo en juin 2018. Sans surprise cette date n’a pas été respectée et ÀMHA, il n’est même pas évident que les toutous auront leur robot-joujou Laïka, sous le sapin de Noël prochain, selon leur communiqué le plus récent daté du 28 juin…
La seconde n’a pas respecté ses promesses sur Kickstarter non plus et a provoqué l’ire de nombreux contributeurs, à l’image de Delvaux dont je vous livre, brut de fonderie, un extrait d’un de ses derniers commentaires :
Vous êtes vraiment une équipe de bras cassés, pour rester poli, vous ne méritez pas la patience que les contributeurs ont à votre égard ! Jamais plus je ne vous soutiendrai, et le jour où votre produit sortira dans le commerce, comptez sur moi pour vous faire une pub d’enfer, mais surement pas de manière positive !!!
Vous ne rêvez pas, CamToy et My Brain Technologies avaient bien toutes les deux été choisies sans grand discernement, faudrait-il encore l’admettre, pour représenter la French Tech au dernier CES... Personnellement, je ne les aurais pas sélectionnées ! Vous comprenez ma motivation pour composer le tweet ci-dessus, en ce début de week-end ensoleillé du mois de juillet.
Parmi ces 25 start-up, j’en avais aussi identifié 5 qui sortaient vraiment du lot positivement, chacune étant candidate à devenir potentiellement une scale-up, pour reprendre la nouvelle terminologie à la mode en 2018 :
Speed-Analysis 3 : Blade Shadow
Speed-Analysis 11 : Shapeheart
Speed-Analysis 13 : Joy
Speed-Analysis 15 : Lovebox
Speed-Analysis 24 : Unistellar
Sur cette sélection personnelle, il y avait Lovebox. J’ai retrouvé par hasard cette jeune entreprise, à la recherche de nouveaux fonds propres sur la plate-forme française Sowefund, alors ne boudons pas notre plaisir ! Leur campagne d’Equity Crowdfunding est toujours ouverte.
C’est l’occasion rêvée de la passer au crible des 3 critères de notre fiche d’analyse sans plus tarder pour finir de convaincre d’éventuels retardataires d’y participer…
Petit rappel issu du tout début de mon analyse du 31 décembre 2017 : Lovebox.love est une société par actions simplifiée au capital de 1 201 euros, cofondée à Grenoble, le 16 octobre 2015 par Jean Grégoire, ingénieur des Mines, qui est le président et par Marie Poulle, Chief Brand Officer, assurant les fonctions de DG.
Ses fondateurs ont créé un brillant objet du désir, connecté et original, la Lovebox.
C’est un boitier en bois qui contient un écran. À partir de votre téléphone portable, vous pouvez envoyer un message instantanément à la personne à qui vous l’avez offert. À sa réception via wifi, un petit cœur rouge extérieur à l’avant de la boite tourne pour en informer le ou la destinataire. Bienvenue dans le monde enchanté du Phygital !
Après sa lecture, il ou elle pourra faire tourner manuellement le cœur pour en envoyer une pluie digitale à l’expéditeur qui éclairera son écran de smartphone.
Si la boite est vendue individuellement, il est possible de l’associer à des services qui restent dans leur grande majorité à inventer. C’est le genre d’objet que l’on pourrait à priori juger aussi inutile qu’il peut vite s’avérer addictif à l’usage.
Critère #1 : Que c’est chaud, que c’est bon tout ça pour paraphraser Michel Fugain
Une communauté importante s’est constitué autour de cette expression physique de la positive attitude. Plus de 10 000 personnes suivent ses nouvelles sur Facebook, 5 879 sur Instagram et 2 080 sur Twitter au dimanche 8 juillet.
Critère #2 : En six mois, l’entreprise a vendu 7 500 unités et a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 500 000 euros en France, en Europe et aux États-Unis.
Le 31 décembre 2017, j’avais écrit :
2 881 contributeurs ont engagé 270 931 euros pour soutenir la Lovebox entre le 4 octobre et le 3 novembre 2017. La date prévisionnelle de livraison des boîtes connectées made in France était novembre 2017 et les expéditions effectives ont eu lieu… à partir du mois promis, puisque L’amour n’attend pas.
Critère #3 : Un modèle économique ouvert
La start-up est présente sur le marché des particuliers avec son boitier vendu 99 euros et essaye de percer sur le marché professionnel sous forme d’abonnements, à destination de l’hôtellerie dans un premier temps. Qui dit abonnement, dit aussi revenus récurrents…
Je fais confiance à ses deux cofondateurs pour imaginer ces nouveaux services à hautes valeurs émotionnelles et financières ajoutées.
L’entreprise recherche 500 000 euros sur Sowefund avec un minimum de 250 000 euros sur la base d’une valorisation de 2 500 000 euros afin de participer au financement de son développement commercial et produit évalué en totalité à 1 000 000 d’euros.
Cela correspond à une cession de 16,67% du capital. L’investissement minimum est de 100 euros via une holding ad hoc. La campagne a débuté le 26 avril 2018 et doit durer à priori 4 mois, soit jusqu’au 26 août.
Et si la Lovebox était la prochaine killer application que vous recherchiez ? Car j’ai bien envie de répondre, en reprenant mot pour mot, le titre du livre de Tim Sanders paru en 2013 : Love is the Killer app!