L’ancien peintre en bâtiment, son bébé Licorne mort-né et son véritable business !

Un ancien artisan avait sous-traité la programmation de son château imaginaire, pour reprendre une des formules du cofondateur de Netflix Marc Randolph

We were always trying to avoid one of the number one pitfalls of startup entrepreneurship: building imaginary castles in your mind, meticulously designed, complete wih turrets, drawbridges, moats… (extrait de son livre That will never work)

Sans surprise, son édifice virtuel ne résista pas longtemps à la dure confrontation avec la réalité du marché. Le fonds d’investissement Finovam Gestion lui avait pourtant délivré un permis de construire en 2017 avec un budget conséquent de 400 000 euros. La période en question est racontée longuement par Aurélien De Nunzio dans un article publié sur Medium le 31 juillet 2018

C’est fin décembre que nous prenons conscience de notre bêtise lors d’une discussion avec un serial entrepreneur qui nous coache à Euratechnologies Lille.

Beaucoup de primo entrepreneurs auraient sans doute jeté l’éponge après l’échec initial de ce chantier externalisé mais pas le fondateur de Permettez-Moi De Construire.

La suite est décrite dans un second post le 9 août 2018

Cela nous a fait passer à côté de financements de VC, nous fait passer à côté de financements de VC et nous fera passer à côté de financement de VC qui recherchent des projets “full tech, scalable et global”, mais ça n’est pas grave, une seule chose permet de pérenniser une entreprise : MAKE CASH FROM CUSTOMERS, et c’est ce que nous faisons. 😀

Je ne sais pas si Aurélien avait fait l’École de Poudlard entre-temps mais son passage par la formation Anyone can scale de Valentin Richard, CEO de Koudetat à The Family, l’avait certainement aidé à ouvrir les yeux en grand. Il en témoigne dans un troisième texte le 23 février 2020 marquant l’anniversaire des 4 ans de son entreprise.

Pour Oussama Ammar, la scalabilité n’est pas binaire. Elle est au 21e siècle ce que l’industrialisation était au 20e siècle. Je les contacte sans attendre. Il se trouve que c’est justement l’enjeu pour Permettez-moi de construire à ce moment-là !
Ni une ni deux, cette formation est mise au panier dans sa phase de prévente et j’ai l’opportunité d’apporter ma pierre à l’édifice.

Aurélien pensait pouvoir créer au départ un bébé licorne à la UBER mais il a aujourd’hui entre les mains un véritable business !

La différence entre start-up et business peut vous paraître subtile mais elle est expliquée clairement par Jason Fried et David Heinemeier Hansson, fondateurs de 37Signals, dans leur livre REWORK publié en V.O. il y a 10 ans. Je vous en recommande chaudement la lecture. J’ai reproduit la presque totalité de sa page 56 

Start a business, not a startup

The startup is a magical place. It’s a place where expenses are someone else’s problem. It’s a place where that pesky thing called revenue is never an issue. It’s a place where you can spend other people’s money until you figure out a way to make your own. It’s a place where laws of business physics don’t apply.

The problem with this magical place is it’s a fairy tale. The truth is every business, new or old, is governed by the same set of market forces and economic rules. Revenue in, expense out. Turn a profit or wind up gone.

Startups try to ignore this reality. They are run by people trying to postpone the inevitable, i.e., that moment when their business has to grow up, turn a profit, and be a real, sustainable business.

Anyone who takes a “we’ll figure out how to profit in the future” attitude to business is being ridiculous. That’s like building a rocket ship but starting off by saying, “Let’s pretend gravity doesn’t exist.” A business without a path to profit isn’t a business, it’s a hobby…

En mai 2019, Aurélien De Nunzio a fait une seconde levée de fonds d’un million d’euros. Il veut devenir l’intermédiaire incontournable entre les particuliers qui agrandissent par eux-mêmes leur habitat et les communes responsables de l’instruction des demandes de permis de construire.

Depuis le 1er Mars 2017, vous n’avez pas besoin d’un architecte si votre maison en projet d’extension fera moins de 150 m² de surface au plancher après travaux. La jeune pousse lilloise, moyennant un forfait d’environ 1 000 euros hors options, pourra dans ce cas vous décharger de toutes les démarches pour préparer et obtenir en votre nom le précieux sésame. Leur solution 100% en ligne inclut le passage par la planche à dessin numérique et la prise en compte de toutes les règles d’urbanisme applicables.

Je délivre à Permettez-Moi De Construire, un certificat Kchehck comportant la note maximale Ka+ valable 6 mois avec quand même une suggestion d’amélioration !

Son dossier est pour ainsi dire complet. Elle a une communauté sur ses pages Facebook et LinkedIn, un blog, une faisabilité démontrée grâce à des process au carré et enfin un modèle économique validé.

Si le désir du propriétaire individuel est bien réel pour se projeter dans sa nouvelle demeure sans tracas, il y aurait bien encore quelques grains de sable. Je me réfère aux avis 1 étoile la concernant sur la version française de TrustPilot. Je vous livre l’extrait du plus récent qui date du 5 mars

D’abord, on me promet un service rapide en quelques semaines, et voila des semaines que j’attends des retours de mon interlocuteur alors que les deux échéances de paiement sont passées. Et oui, les paiements ne sont pas liées à la réalisation du service rendu.

J’ai particulièrement apprécié ce morceau de réponse d’Aurélien bien que s’adressant à une critique antérieure

Notre société est jeune et nos processus en constantes améliorations, nous sommes absolument ouverts à la critique et mettons tout en oeuvre pour régler les problèmes quand ils se présentent. Nous prenons totalement en compte vos retours sur les délais trop longs ou le manque de communication. Néanmoins, nous apprécions aussi grandement que cela se fasse dans le respect de chacun.

Donnons-lui crédit de son engagement !

Suggestion

Vous affichez sur votre page d’accueil un taux de permis de construire obtenus de 98%. Maintenant que vous avez reçu votre deuxième levée de fonds, vous devriez avoir le courage de n’empocher le paiement de votre prestation que lorsque vous avez obtenu le permis de construire. Ce geste serait encore mieux perçu que votre formule satisfait ou remboursé. Cette dernière marche d’escalier serait une source de bouche à oreille extraordinaire chez vos clients même si certains de vos actionnaires pourraient faire la grimace à son énoncé.

Enfin, si j’étais Leroy Merlin, je ne tarderais pas à racheter à leur ancien analyste junior web Permettez-Moi De Construire... afin de mieux guider ses précieux clients ainsi qualifiés dans leur réseau de 137 magasins de bricolage.

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