Je vous propose, à travers une série de 3 nouveaux posts, toujours hebdomadaires, de revenir plus en détails, sur chacun des 3 critères qui composent notre fiche d’analyse kchehck.
Mon premier objectif est que vous puissiez mieux facilement comprendre comment elle est établie, afin d’en faire ensuite le meilleur usage possible, dans le cadre de vos activités professionnelles ou personnelles.
Mon deuxième objectif est de susciter des vocations d’auteurs, qui sait…
Bref, elle doit être l’antithèse du monolithe noir qui apparait mystérieusement parmi son environnement vivant, dans cette scène devenue culte de 2001: A Space Odyssey 😉.
Petit rappel de nos “règles du jeu”
J’ai retenu exclusivement 3 critères de réussite (trop) rapidement présentées avec la première fiche d’analyse de Monsieur Appert :
Critère #1 : La Désirabilité
Critère #2 : La Faisabilité
Critère #3 : La Viabilité du Modèle Économique
J’ai ensuite lié le nombre de critères de réussite réunis par une même start-up à l’établissement d’une note composée d’une lettre précédée de la lettre k comme dans kchehck : ka, kb, kc ou kd.
La qualité de son équipe de cofondateurs est illustrée par le signe + ou – collé après la lettre a, b ou c attribuée.
Ces 3 critères de succès sont de très bons prédicteurs de l’avenir d’une start-up, qu’elle vise une clientèle BtoB(toC) ou BtoC.
THE Critère
Commençons aujourd’hui à approfondir le premier critère de réussite, la Désirabilité, sans aucun doute le plus vital. Elle est à la base de la création de richesses.
La start-up doit instaurer un dialogue constructif avec les principaux acteurs identifiés de son écosystème, le plus en amont possible, à l’aide des réseaux sociaux. Le but est d’essayer de créer une communauté. Ses membres constituent ses premiers fans, potentiellement ses premiers utilisateurs et/ou clients qui seront autant de prescripteurs pour assurer le bouche à oreille indispensable à son succès commercial. Leur nombre ne constitue peut-être pas le test parfait mais c’est ce qui s’en rapproche le plus, surtout à un stade de pré-commercialisation. C’est l’indicateur le plus significatif de ce que veulent les gens.
Nous allons voir ensemble une start-up bretonne qui a carrément sauté cette première marche immatérielle au risque quasi inévitable de faire une chute qui lui soit fatale…
What’s up Wizama?
Wizama est une SAS au capital de 100 000 euros, créée le 17 mars 2017 à Chateaugiron dans le département d’Ille-et-Vilaine, par un ancien directeur technique de Technicolor, Franck Botta. Le profil de cet ancien cadre sur LinkedIn nous apprend que son projet aurait débuté dès juin 2016, avant la création de la structure juridique de sa start-up.
L’entreprise a développé à destination du marché international, une console de jeux brevetée, en forme de tablette au format XXL, afin de remplacer le plateau en carton made in China, pièce toujours maîtresse de nombreux jeux de société. L’écran de la tablette s’anime en y posant des pions. L’expérience du joueur devient interactive tout en gardant le côté 3 dimensions de la version physique du jeu de société. On se rapproche de ce que pourrait offrir un jour plus ou moins prochain, la réalité virtuelle ou l’hologramme.
Ce prix tombe à pic car Wizama cherche à lever 800 000 euros à l’automne, d’après le site web de la technopole de Rennes Atalante. Le texte précise que la commercialisation se fera au départ grâce à des pré-ventes, ce qui ressemble beaucoup à la définition du Crowdfunding ou Financement par la foule sans le nommer. Mais alors, je me suis posé la question subsidiaire, où est la foule ?
The crowd is the new gatekeeper
Au regard de ses ambitions affichées en anglais par défaut sur son site web, j’ai été surpris que Wizama n’ait engagé en presque 2 ans d’existence, aucun dialogue sur le site communautaire Boardgamegeek. Ce site américain sans aucune fioriture est tout simplement incontournable chez les addict gamers.
Il serait bon de rappeler à Wizama qu’un joueur ne choisit pas un jeu pour sa technologie mais d’abord pour l’attrait de sa jouabilité. Il n’y a qu’à lire le blog de Jamey Stegmaier, originaire de St. Louis dans le Missouri aux États-Unis, pour en être convaincu.
Malheureusement pour elle, Wizama n’est suivie que par 79 personnes sur sa page Facebook.
Par contraste, sa concurrente directe qui lui sera difficile d’effacer d’une seule secousse d’écran magique, est la californienne PlayTable, qui a 354 fois plus de followers sur sa page Facebook, 27 932 exactement. Chaque billet publié par PlayTable attire naturellement des dizaines de commentaires de la part de membres de sa communauté très active.
Si la foule est le nouveau gardien, ici des jeux de société, comme l’a écrit Jamey, ce que je suis également convaincu, la gagnante de ce marché global sera la start-up PlayTable.
La toute première cause d’échec des startups est effectivement l’absence de marché. Autrement dit, livrer une solution à un problème qui n’existe pas ou qui n’intéresse personne. D’où effectivement, la désirabilité à évaluer en premier lieu.
Super bien résumé Fabien ! Merci.