La délégation de start-up de la French Tech au CES 2018 : future Waterloo ou Austerlitz ? épisode 21/25

Snips est une société par actions simplifiée au capital de 16 746 euros cofondée à Paris le 16 avril 2012 par Rand Hindi, son président, Michael Fester, son 1er DG et Maël Primet son 2ème DG. Son chiffre d’affaires à fin 2016 est de 5 900 euros avec une perte de 2 738 700 euros…

Rand Hindi me fait vraiment penser à un gourou, plus diseur que faiseur, qui a eu pour l’instant le seul mérite de convaincre des investisseurs de lui confier 21 300 000 dollars, dont la Maif et BPI France, sur la base de déclarations de grandeur et d’indépendance retrouvées. Rand promet de pouvoir faire mieux que Amazon ou que Google, voir pourquoi pas, de leur donner des leçons. So french!

Pourtant Snips a créé un assistant numérique franco-français, doté d’Intelligence Artificielle, pour commander à la voix un objet connecté, qui doit encore faire ses preuves sur le marché.

La particularité de la solution de Snips, c’est de stocker les données de l’utilisateur, non pas dans le cloud mais en local, et ainsi mettre en avant sa garantie d’anonymat. Mais est-ce un argument porteur et suffisant pour le consommateur lambda ?

J’ai l’impression que certains n’ont pas encore tiré toutes les conclusions de l’échec du moteur de recherche Qwant, qui voulait concurrencer Google en privilégiant lui aussi la protection de vos données personnelles.

À y regarder d’un peu plus près, la cible économique de Snips afin d’essayer de réellement commencer à gagner de l’argent est BtoB et pas du tout celle BtoC du CES. La start-up doit convaincre des industriels d’intégrer sa solution à leurs objets connectés et ce n’est pas dans les allées du CES qu’elle les trouvera…

Game is over!

Snips veut juste concurrencer le leader mondial du marché, Amazon qui a développé son assistant Alexa et qui est forte de ses accords de partenariat avec les principaux industriels de la planète et de ses 20 000 applications grâce à une importante communauté de développeurs indépendants.

Présente au CES 2018, Amazon pourrait bien sonner la fin des illusions de Snips.

C’est pour cela que je préconisais dans un post précédent qui concernait IBM mais qui vaut aussi pour Amazon, Google ou Apple :

Il reste donc à créer toutes les applications verticales et c’est là que les start-up, ont à mon humble avis, une vraie valeur ajoutée en nouant des partenariats sur le plan mondial avec IBM Watson. Il est donc inutile de vouloir chercher en vain à réinventer, comme le feraient encore Fred de la Compta et Plum Fintech limited, une Intelligence Artificielle, qui de toute façon sera hors de leur portée, en termes aussi bien humains que financiers, face aux IBM, Microsoft et GAFA… sans oublier leurs homologues asiatiques : Baidu, Alibaba, Tancent et Xiaomi !

La somme de 21 millions d’euros investie en plusieurs fois dans Snips est une goutte d’eau face aux moyens mobilisés par ces acteurs à l’image d’IBM, qui à elle-seule, a investi 1 milliard de dollars dans Watson

je conclus qu’il s’agit encore d’une erreur de casting et le score s’établit à Austerlitz 4 – Waterloo 17.

Je vous donne rendez-vous dimanche dans la soirée, pour ma speed-analysis de Team 8 ! Ce sera l’épisode 22/25.

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La délégation de start-up de la French Tech au CES 2018 : future Waterloo ou Austerlitz ? épisode 21/25

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