Hemo2Life est le premier produit encore expérimental, non homologué pour commercialisation, de la société Hemarina, issu de son propre élevage intensif et industriel d’Arenicola marina, installé sur l’île de Noirmoutier.
Hemo2Life contient une protéine extrait de ce ver qui conserverait ses propriétés de transporteur d’oxygène, même après congélation/décongélation des fameux et supposés précieux vers marins.
Une expérimentation sur 60 patients sur le point de recevoir une greffe d’un rein dans 6 hôpitaux français, sous le nom de OxyOp, a eu lieu entre mars 2016 et février 2018, soit pendant une durée de quasiment 2 ans.
Le Secret de la Potion Magique
Elle consistait à rajouter 1 gramme de Hemo2Life ou un millième d’un kilo ou d’un litre au choix, dans la poche contenant déjà un liquide de conservation du rein à greffer, afin d’analyser en priorité sa sécurité d’utilisation, puis de constater en option, ses éventuelles propriétés “miraculeuses” déclarées.
Avec un tel dosage externe à la proportion figurativement homéopathique, il y avait peu de risques ÀMHA de chambouler négativement les vertus déjà prouvées d’une solution de préservation préexistante.
L’étude a principalement pu valider sans surprise à ce stade, que l’utilisation du produit est SAFE, c’est-à-dire sans aucun danger.
Il reste à en démontrer encore aujourd’hui, les effets positifs à une grande échelle et ainsi éliminer toute critique éventuelle d’effet placebo.
C’est pour cette raison, qu’une deuxième étude clinique, cette fois randomisée, nommée OxyOp 2 va être lancée sur 460 patients afin de mesurer l’efficacité objective de l’additif. Aucune date de début ni de sa durée (supérieure aux 2 années de la première ?) n’ont encore été communiquées. La population consentante ciblée représente donc une augmentation du nombre de patients de plus de 750% par rapport à la première expérimentation.
Hemarina préparerait une nouvelle levée de fonds ou une entrée en bourse ou accepterait un rachat par un laboratoire pharmaceutique français ou américain si l’occasion se confirmait, d’après la déclaration récente de son président, Franck Zal, lors de la cérémonie de remise du prix national de la start-up de l’année 2018 organisée par EY, Salle Pleyel à Paris.
Sans attendre les résultats d’OxyOp 2, Hemarina a communiqué publiquement via la presse, à propos de sa demande de marquage CE dans le cadre d’un dispositif médical de classe III, à l’issue de la première étude clinique.
Cette homologation est la condition sine qua non afin de pouvoir commencer la commercialisation d’Hemo2Life auprès des hôpitaux de tous les pays européens qui pratiquent des greffes. Franck Zal attendrait l’équivalent de ce feu vert pour courant 2019.
Personnellement je serais un peu surpris que l’accord puisse intervenir avant la fin de l’étude OxyOp 2, en faisant l’hypothèse que ses résultats soient encore et toujours positifs.
On peut actuellement assister à une surchauffe des actions de communication d’Hemarina vis à vis de tout type de médias, pour célébrer sans attendre, les premiers résultats officiels d’OxyOp.
La recherche de nouveaux capitaux ne doit pas être totalement étrangère à cette frénésie médiatique. 😉
Stories First, Hakai!
J’ai par exemple ainsi noté via le fil Twitter d’Hemarina, la publication d’un Article paru le 31 janvier dans un média en ligne de langue anglaise nommé Hakai Magazine. Le titre du texte de 800 mots signé par Lorraine Boissoneault, une journaliste indépendante, procède à un sacré raccourci, que même le magazine Gala n’aurait sans doute pas osé publier 😉
Lugworm Blood, Coming Soon to a Pharmacy Near You
La dernière phrase de l’article est dans la même veine d’excitation hallucinogène
But maybe, if Zal has anything to do with it, lugworm blood will be the miracle cure that can outmatch human blood at its own game.
en allant un peu vite en besogne, quitte même à contredire les paroles citées trois paragraphes précédents, dans una prosa traduite en anglais plus mesurée
But Andrea Mozzarelli, a biochemist and pharmaceutical researcher at the University of Parma in Italy, says there’s still a long way to go before anyone develops a usable HBOC (Hemoglobin-Based Oxygen Carrier).
Pour tout vous dire, ce n’était pas la première fois que je lisais le mot miracle dans un des articles récents, consacrés à la vieille start-up morlaisienne née en 2007.
Comme l’illustre ce passage de la section About Us, Hakai Magazine est un média qui a vocation à vulgariser la science auprès du grand public mais sans se limiter apparemment à la description de faits prouvés scientifiquement…
The magazine explores science, society, and the environment in compelling narratives that highlight coastal life and phenomena. Our writers examine coastal matters from multiple perspectives and translate complex scientific ideas into authoritative, engaging stories.
Bref Hakai Magazine est spécialisé dans le storytelling comme il l’avoue lui-même discrètement mais sans aucune fausse pudeur, un peu plus loin, toujours sur la même page de son site Web
Our mission is ancient: to inform the individual and unite the tribe through the tradition of storytelling.
Caveat emptor !
Il est vital que vous preniez en général, avec une grosse pincée de sel, tous les articles consacrés à des biotech d’autant plus mais pas que, quand il s’agit de médias finalement à vocation d’entertainment.
Ces start-up prétendent presque toutes vouloir uniquement sauver des millions de vies, sans en apporter toujours, des preuves irréfutables de leur participation directe, établies de manière scientifique.
C’est ce qu’a voulu démontrer avec brio un article de 15 pages, libre d’accès, publié le 28 janvier 2019 par une équipe de chercheurs du Meta‐Research Innovation Center (METRICS) de l’Université Stanford.
L’étude nous recommande dès sa première page de nous fier exclusivement à des articles écrits par des scientifiques au contenu évalué avant publication par leurs pairs.
Le problème est que très peu de start-up biotech publient de tels textes,
However, when their products are destined to affect patient health, they should neither be solely doing marketing. Confidential data sharing with potential investors or regulators cannot replace more open scrutiny by the scientific community.
y compris parmi celles dont la valorisation dépasse un milliard de dollars, toujours d’après les membres du METRICS
23andMe (107 articles) and Adaptive Biotechnologies (89 articles) published almost half of all unicorn papers.
Peer reviewed journal articles
Alors, je me suis tout naturellement posé la question comment de tels articles sont validés.
J’ai trouvé une explication exprimée sans jargon dans cet extrait d’une page consacrée à ce sujet sur le site Web de l’Université de San Diego
This means that articles are submitted to the editor, and the editor sends the article to reviewers who read and evaluate the article. These reviewers are other scholars who are experts on the subject of the article. Often all traces of the author’s identity are removed from the article draft before it is reviewed and this process is referred to as “blind review”.
Un lecteur d’un article de TechCrunch consacré à cette étude propose en commentaire,
That’s why the onus must be on investors to ensure they know what their investing in, and whether it will actually work. Enter expert consultants, who can provide a confidential “peer review” that just goes to the investor.
Plus économique, vous pouvez télécharger à titre d’échantillon, notre Fiche d’Analyse kchehck consacrée à la start-up Hemarina. Elle vous est offerte gratuitement en seulement 3 clics après vous êtes enregistré une seule et première fois.
Un investisseur (plus et mieux) informé en vaudra toujours deux. 😉