Pour le grand public, il est parfois difficile de faire la différence entre Equity Crowdfunding ou Financement Participatif par actions et Reward-based Crowdfunding ou Financement Participatif avec récompenses ou contreparties.
Les médias ont leur part de responsabilité en entretenant la confusion entre ces deux formes de Crowdfunding. Ils nous parlent souvent de manière erronée : d’investissement, de levée de fonds et d’investisseurs pour décrire des campagnes de Financement Participatif… avec récompenses.
L’utilisation d’un vocabulaire d’origine anglo-saxonne n’aide pas non plus à y voir clair !
Une start-up fait appel à l’Equity Crowdfunding pour essayer de vendre ses actions en ligne sur une plateforme d’Equity Crowdfunding afin de financer son développement. Les personnes qui participent à une telle campagne en deviennent actionnaires, généralement indirectement, via l’investissement dans une société holding créée pour l’occasion.
Là c’est bien un investissement avec l’unique promesse à moyen terme, d’obtenir des dividendes et/ou une plus-value lors de la revente de la jeune entreprise.
Des créateurs ont recours au Reward-based Crowdfunding quand ils sollicitent votre aide, pour financer la fabrication de leur création, en échange le plus souvent d’une contrepartie matérielle ou immatérielle en lien direct avec le projet financé.
Pour les contributeurs, c’est une donation, qui ne s’apparente en aucun cas à un investissement.
Quand la société Oculus, moins de 2 ans après avoir fait une campagne de Crowdfunding sur Kickstarter pour fabriquer son casque de réalité virtuelle, a été rachetée par Facebook pour deux milliards de dollars, ses contributeurs n’ont pas touché un centime, car ils n’avaient acquis aucune action de la société. Tous n’avaient pas compris semble-t-il que la plateforme Kickstarter ne propose que des campagnes de Crowdfunding avec récompenses…
Les plateformes offrent les deux formules de Crowdfunding au choix comme Gwenneg en Bretagne ou se spécialisent dans une des deux formes, à l’image de Kickstarter pour le Reward-based Crowdfunding ou Wiseed pour l’Equity Crowdfunding.
Les contraintes légales sont bien plus importantes pour les campagnes d’Equity Crowdfunding. Les futurs actionnaires doivent communiquer leurs revenu et patrimoine tout en déclarant qu’ils ont bien compris le risque financier de perte totale de leur investissement, en répondant la plupart du temps à un mini questionnaire.
Il existe aussi de nombreuses contraintes pour les entreprises qui font appel à ce mode de financement, en devant fournir à minima, un plan d’affaires détaillé aux actionnaires potentiels.
La tentation est alors forte pour des créateurs, de financer le développement de leur entreprise, via une campagne de Reward-based Crowdunding, alors qu’une campagne d’Equity Crowfunding aurait été beaucoup plus appropriée.
C’est le cas de la start-up de conseils en marketing lilloise So Sample, qui a choisi une campagne de Crowdfunding avec récompenses sur Ulule, pour lancer son activité commerciale BtoB. Elle propose aux entreprises des tests de leurs nouveaux produits effectués par une communauté de testeurs volontaires, récompensés par des produits gratuits et des bons d’achat.
La campagne de Crowdfunding avait un Objectif Financier Minimum de 10 000 euros et au dernier jour de sa campagne le 27 octobre 2016, elle a collecté 10 300 euros auprès de 129 contributeurs.
Cette start-up aurait été plus inspirée de faire appel à l’Equity Crowdfunding car son business s’adressant à des entreprises, il lui était difficile de proposer des récompenses liées directement à l’objet de la demande de financement. A mon humble avis, il y a eu une erreur d’aiguillage.
Dans tous les cas, quelque soit le type de campagne de Crowdfunding qui suscite votre intérêt à participer, c’est toujours la responsabilité des contributeurs de s’informer avant de sortir leur argent, pour éviter de futures déconvenues…