Tout avait commencé le vendredi 19 juin 2020 par un court message direct sur Twitter de l’ami Georges Vaccaro, directeur associé du cabinet de recrutement Adviabilis à Toulouse
bonjour Michel , merci de ton avis https://t.co/HbGseVHSBa?amp=1
Je lui ai répondu le même jour
merci
Comme promis, je l’informais le 23 juin au téléphone, de ma décision d’en réaliser une analyse Kchehck.
Le lien indiqué par Georgio Le Sicilien renvoyait vers un article des Echos intitulé Wanted veut le scalp des chasseurs de têtes, daté du 18 juin 2020 et signé Nicolas Rauline
La société n’a levé que 1,8 million de dollars mais avec des investisseurs qualifiés (Hoxton Ventures, Partech, Kima Ventures, Dominique Vidal d’Index Ventures ou encore le PDG d’Algolia, Nicolas Dessaigne),… (les mots en gras sont de mon fait)
Vous apprécierez l’utilisation de l’expression au début de la phrase n’a levé que 1,8 million de dollars. Personnellement, je trouve qu’une telle somme pour du pre–seed selon le terme utilisé dans le communiqué de Partech, c’était déjà vraiment beaucoup, même en période pre-COVID. La levée remontait effectivement à janvier 2020.
Get Wanted Inc est née à New York il y a un an, en juillet 2019 exactement. Ses cofondateurs sont Eva Peris (CMO), Jean Meyer (CEO), Balazs Alexa (CFO) et Mario Eguiluz Alebicto (CTO). Avant, son dirigeant faisait partie de l’équipe initiale de Get Once en tant que CEO. L’entreprise avait conçu une application de Slow Dating financée entre autres par Partech. Eva, Balazs et Mario y ont également travaillé.
Si je ne vous dévoile pas encore la lettre de la future note Kchehck, je n’hésite pas à lui coller immédiatement le signe (+) pour la complémentarité des cocréateurs.
Get Wanted Inc met en relation sans biais, des candidat(e)s potentiel(le)s anonymisé(e)s avec des employeurs abonnés à son service. La start-up se concentre aujourd’hui sur deux villes, San Francisco et New York, en jouant cartes sur table dès le départ, l’éternelle épineuse question du salaire.
Déroulons précisément ensemble nos 3 critères qui permettront d’établir la lettre d’évaluation de Get Wanted Inc.
Communauté (+)
Sa page LinkedIn a 870 followers au dimanche 28 juin 2020. Un post d’il y a une quinzaine de jours au sujet de l’annonce d’un rapport sur les salaires en 2020 avait généré 38 commentaires et 79 likes ou équivalents.
Le thème de son salaire et de pouvoir se comparer correspondent à un véritable désir des salarié(e)s comme le prouve son lancement sur Product Hunt.
Faisabilité (+)
Merci au très talentueux CTO Mario Eguiluz, le site web de Wanted a une interface intuitive et un design aussi épuré qu’agréable. Si vous voulez découvrir toutes ses facettes professionnelles, vous pouvez visiter son site personnel ici.
Mario a développé deux chatbots, un calculateur de relocation et un vérificateur de salaire. Avec le premier, les talents pourront vérifier le coût de la vie des villes où ils souhaiteraient vivre et le second leur permettra d’ajuster à la hausse ou à la baisse leurs prétentions salariales en conséquence. Leur facilité d’utilisation pourrait créer une véritable addiction pour des candidat(e)s qui ont des envies de bougeotte perpétuelles.
L’inscription sur le site se fait en une minute en indiquant l’adresse de leur page LinkedIn ou en uploadant le fichier contenant leur CV. Ils devront préciser le montant de salaire qui les ferait accepter un nouveau job. Ce sont des employé(e)s de Get Wanted Inc qui valideront chaque candidature.
Après s’y être inscrits, il ne leur restera plus qu’à attendre les propositions d’entretiens d’embauche pour leur prochain emploi de rêve. Leur identité réelle ne sera dévoilée que le jour de la rencontre avec l’entreprise qui s’engage contractuellement à respecter le salaire demandé.
Une démo permet à tout(e) responsable de ressources humaines désirant souscrire à l’offre proposée d’en avoir un aperçu. La ou le RH y travaillera fictivement pour l’entreprise Pied Piper, nom sorti tout droit de la série T.V. Silicon Valley dont de courts passages favoriseront l’immersion. C’est un clin d’œil pertinent à l’ubiquité croissante et globale de la culture entrepreneuriale de la Bay Area.
La start-up a également développé la page Switch. Elle s’adresse aux entreprises qui ont licencié des salarié(e)s pendant la crise afin de les aider à retrouver du travail.
Modèle Économique (+)
L’offre dite Lite est à 199 dollars par mois pour une campagne de recrutement jusqu’à 1 000 intros. L’élément variable est d’1 millième du salaire annuel par intro. Pour un nombre illimité de campagnes et d’intro, il faut contacter Wanted. La partie variable est toujours la même. Le futur employeur pourra bénéficier d’un essai gratuit.
Prenons l’exemple d’une société qui voudrait recruter un marketing executive en lui offrant un salaire de 100 000 dollars par an. Chaque sélection d’un(e) candidat(e) ayant accepté un entretien lui coûtera 100 dollars.
Si on considère que la rémunération d’un chasseur de tête s’établit à hauteur de 25% de la rémunération annuelle, alors l’offre de Wanted reviendra bien moins chère que 25 000 dollars, en moyenne plus de 10 fois moins selon mes calculs. Un véritable outil de crise, je vous le dis !
Le 5 mai 2020, Brian Chesky annonçait que Airbnb allait se séparer du quart de ses effectifs soit environ 1 900 personnes. Brian a rendu publique à cette occasion, la création d’un Alumni Talent Directory afin de faciliter leur recherche d’un nouvel emploi.
Le 21 mai 2020, Mark Zuckerberg informait qu’à l’horizon de 5 à 10 ans, la moitié du personnel de Facebook pourrait travailler à distance sur la base d’une renégociation salariale acceptée. Les nouvelles conditions offertes devront tenir compte du coût de la vie relocalisée, certainement inférieur à celui de la Silicon Valley.
Ces deux exemples illustrent de nombreux autres mouvements à venir de personnes, d’une entreprise à une autre, d’un État à un autre, d’un pays à un autre,…
En intégrant cette notion de work from anywhere, Get Wanted Inc est particulièrement bien positionnée afin de devenir l’outil de référence pour accompagner au mieux ces nouvelles mobilités professionnelles plus ou moins volontaires.
La start-up est d’autant plus prête qu’elle compte bien soutenir les indépendants également si l’on en croit ce court extrait de l’article 14.2 de ses conditions d’utilisation
…whether Talent will be engaged as an employee, intern, coop employee, consultant or contractor (“Employment”) remotely or for work in the United States or in any other country or territory.
Il est facile d’imaginer que bientôt chacun(e) aura son propre chasseur de tête. Elle ou il délèguera à un robot logiciel, la mission de rester à l’affût 24h/24 et en temps réel, de toute nouvelle opportunité professionnelle qui lui corresponde à 100%.